L'amas de Nasileus
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[Fic] Nael'Mion d'Haran

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Message  Ithemalion Ven 20 Fév - 4:29

Chapitre 1 : La menace verte



Le monde exodite d'Haran. Colonisé depuis dix mille ans par des rescapés de la Chute, ce monde était couvert pour moitié d'une jungle épaisse, le reste de la planète étant immergé sous les eaux chaudes du Khaeviel Nar'La, l'océan unique. Dans de petites communautés isolées au sein de la jungle étouffante, quelques Eldars vivaient de l'élevage des Mégadons et du commerce avec les pirates eldars qui sillonnaient cette région galactique. Ayant renoncé à tous les luxes et les plaisirs que leur offrait la civilisation, ils vivaient reclus, à l'abri de l'esprit corrupteur de Slaanesh, tout en profitant de la technologie avancée des vaisseaux-mondes. Depuis cinquante ans et la fin de la grande guerre qui avait opposé les exodites aux Kroots, la paix règnait. Mais pour combien de temps ?

* * * * *


Le grand jour. C'était le grand jour. Nael'Mion allait enfin achever son initiation et devenir majeur. Un Chevalier Dragon.
Vingt années de sa vie voyaient leur aboutissement. Il allait passer le rituel de sang, se vêtir de son armure, et dompter le Mégadon sauvage.
Enfin, il pourrait défendre sa planète contre les envahisseurs.


Les piaillements aigus des oiseaux-citrons accueillirent avec entrain le lever d’Harani-Mal, premier soleil d’Haran. Perchés par dizaines sur les branches épaisses d’un kenzal comme autant de fruits mûrs, ces volatiles bruyants constituaient des cibles de choix pour les nombreux prédateurs de la planète. Silencieusement, un serpent-dague déroula son long corps sinueux puis s’immobilisa totalement, tous ses muscles prêts à se détendre. Quand l’instant lui sembla propice, il élança sa tête en avant, attrapant entre ses mâchoires un oiseau malchanceux. Aussitôt, les oiseaux-citrons se dispersèrent et gagnèrent les branches d’un arbre voisin où leurs piaillements reprirent de plus belle.
Mais tandis que le reptile engloutissait sa proie, l’un des oiseaux-citrons, déboussolé par le tumulte, s’engouffra vers ce qui lui semblait l’abri le plus sûr – une tente d’épais tissu brun mouillé de rosée. Ne retrouvant pas son environnement naturel, l’insolente petite créature lança un trille hystérique, à quelques centimètres à peine de l’oreille – pointue – du propriétaire endormi de la tente.
Nael’Mion grogna et voulut chasser l’impudent d’un mouvement du bras, mais l’oiseau-citron, apeuré, reprit ses cris et l’adolescent fut obligé de se lever pour ouvrir large les pans de la tente. Il allait maudire la sotte témérité de ces volatiles quand il se rappela le jour qu’il était – et un large sourire éclaira son visage encore mal réveillé.
Le jeune Eldar sortit de l'abri de moelle spectrale où il venait de passer trois semaines. Trois semaines pour apprendre à survivre dans la nature, et à entrer en communion avec elle, tel le fils d'Isha qu'il était. Il emplit ses poumons de l'air frais du matin. Le premier soleil venait de se lever, et l'air, bien qu'humide, n'était pas encore aussi moite que lorsque le second soleil se serait levé. Les exodites avaient appris à profiter de ces quelques heures où la lumière brillait, mais où la température restait douce et agréable.
Nael’Mion s’abreuva un long moment des effluves de la forêt – l’odeur sauvage des bois exotiques et des fleurs tropicales, le parfum du sol couvert d’une mousse humide, les relents doucereux de transpiration d’un animal traqué. L’odeur d’Haran n’était semblable à aucune autre.
L’Eldar lava son visage avec l’eau fraîche puisée dans une vasque en moelle spectrale, portée par une antique statue d’Isha, qui veillait sur le site depuis dix mille ans. L’adolescent avait planté sa tente au milieu des ruines de la première cité d’Haran, établie par les colons rescapés du long voyage qu’ils avaient entrepris à travers la galaxie. Les assauts des bêtes sauvages et les guerres incessantes contre les espèces endémiques – dont les Kroots – avaient fini par convaincre les exodites de se retirer dans les hauteurs, et ainsi Khal’Anar avait été fondée. Sur toute la surface d’Haran, les Eldars avaient fait de même, formant les communautés surélevées typiques de la planète. Les ruines abondaient donc dans la jungle, et même sous les eaux du Khaeviel Nar’La, vestiges de l’époque où l’Empire Eldar, au sommet de sa splendeur, plongeait dans la déchéance.
Une fois propre, Nael’Mion s’agenouilla devant la déesse verdie par l’humidité des siècles, et lui adressa sa prière quotidienne.
« Mère divine, très douce Isha, protège ton fils contre les malheurs. Que tes larmes soient le bouclier qui me protège du mal, et je m’engagerai toujours à veiller au respect de ton royaume. Je ne chasserai point si ce n’est pour me nourrir, respectant les cycles sacrés que tu établis dans ta sagesse, et m’inscrivant avec harmonie dans ce monde que tu gouvernes. Divine Isha, prends soin de moi. »
L’Eldar demeura un instant à genoux, les yeux fermés, en recueillement et en parfaite communion avec la nature. Il sentait le cœur de la forêt battre à travers son corps, et chaque être vivre par lui. Mais une ombre s’étendait, et il perçut sa présence noire sur son âme : cela ne présageait rien de bon.

Ses paquets bouclés, Nael'Mion se mit en route vers la communauté exodite, se repérant grâce aux marques qu'il avait faites près d’un mois auparavant sur les hauts arbres de la jungle. Il se déplaçait avec agilité entre les hautes fougères, les plantes tropicales touffues et les lianes, et sans aucun bruit. On eut dit que ses pieds touchaient à peine le sol, car il ne fit pas craquer une seule brindille sous ses pas rapides.
Il rabattit la capuche de sa cape de caméléoline sur son visage. Il ne désirait pas être vu par un animal sauvage en quête d'une proie. Les disparitions mystérieuses s'étaient faites plus nombreuses depuis quelque temps. Les prédateurs s'enhardissaient, allant jusqu'à roder la nuit entre les hautes structures de Khal’Anar, et ceux qui osaient s'aventurer dans la jungle après que les deux soleils se soient couchés ne revenaient pas toujours. Certains racontaient même qu’une chose hantait la forêt, une créature maléfique sortie des cauchemars. Et l’ombre qu’il avait ressentie semblait confirmer ses doutes.
Pourtant, Nael'Mion n'avait pas eu à affronter de carnivores durant ces trois semaines. Il avait cependant croisé le chemin d’une créature terrible et majestueuse, au corps strié de rayures, seule, au milieu d'une clairière, le port altier et fier. Il s'était avancé vers elle, mais contrairement à ses craintes lorsqu'il avait vu ses griffes terribles, elle ne l'avait pas attaqué. Il avait même pu caresser un instant le doux pelage de la bête, avant qu'elle ne disparaisse dans les fourrés. Cette rencontre resterait gravée à jamais dans sa mémoire comme son premier contact avec la vie sauvage, et l'harmonie avec toute chose, précepte sacré des adorateurs d'Isha.
Un bruit derrière lui le fit alors tressaillir, le sortant de ses pensées. Quelque chose était là. Et si c'était la chose ? Après tout, il n'y avait aucune raison pour que ce soit une créature féroce qu'un simple lézard. Mais un beuglement sauvage retentit alors. Nael'Mion fit volte-face et poussa un cri.




* * * * *



Sous les ombres de l'épaisse canopée d'Haran, trois mois auparavant.
La spore verte venait d'achever son voyage. Soufflée par les vents stellaires, ballotée à travers la galaxie, transie par le froid glacial du vide, elle avait enfin trouvé un lieu apte à l'éclosion. Un étang malsain au milieu d'une jungle humide. L'endroit rêvé pour implanter son code génétique de façon durable. La spore toucha l'eau brunâtre. Elle manqua d'être gobée par un poisson à quatre yeux, qui fut lui-même happé par une créature mutante des marécages. Il en était ainsi sur Haran : la loi du plus fort prévalait sur toutes les autres. La spore était sauve et allait pouvoir commencer son œuvre. L'unique cellule qui la constituait se dédoubla. Une première fois. Puis une seconde. Après douze jours, un minuscule amas verdâtre s'était formé. La vie prenait forme.



"RHHAAAAAAA !!!!"
La chose sortit de l'eau. Deux mois entiers. Il lui avait fallu deux mois entier pour absorber suffisamment de nutriments dans la bourbe infâme de l'étang, tout en se protégeant de l'appétit vorace des poissons et des créatures plus grosses qui hantaient le marécage. Mais c'était fait. Enfin. La chose poussa un cri de défi au monde qui l'entourait. Elle arrivait. Et elle n'était pas seule.

La chose renifla autour d'elle. Des milliards de particules odorantes atteignirent ses récepteurs sensoriels, activant de nouvelles zones de l'encéphale, restées plongées dans le sommeil lors du développement de la chose.
Elle prit conscience. Conscience d'être née. Conscience d'être là. Et conscience d'être venue pour tuer.
"RHHHHAAAAAHHHHH !!!!! WAAAAAGGHHH !!!!"
Elle avait poussé son premier cri de guerre. L'invasion commençait.


* * * * *



Nael'Mion se trouvait en face d'une colossale créature à la peau-verte, manifestement hostile. Elle était vêtue de peaux de bêtes encore tachées de sang, qui ne dissimulait guère sa formidable musculature, et son faciès ne présentait pas le moindre signe visible d'intelligence. Un collier de griffes, manifestement arrachées à quelque carnivore malchanceux, ornait le poitrail massif peint de tatouages tribaux.
"Par les dieux..."
La créature hurla, dévoilant deux larges canines inférieures : "WAAAGGHH !!!"
Puis elle le pointa de son doigt épais avec un air mauvais.
"Toa po blan. Toa pa ork. Mé toa bon à mangé. Et moa faim ! Tré faim ! " Un sourire éclaira la face bestiale de l'Ork. C’était peu élaboré, mais suffisamment clair pour que l’on sente le danger.
Avant même que l'Eldar n'ait eu le temps de dégainer la lame de son fourreau situé sous sa cape, le peau-verte avait bondi, tentant d'abord d'écraser son chétif adversaire sous sa masse imposante, technique de chasse qui s'était montrée particulièrement efficace face à ses précédentes proies. Nael'Mion esquiva avec habilité et, tandis que son adversaire s'écrasait lourdement au sol, il sortit sa lame et tenta d'embrocher l'Ork, comme son maître d’armes lui avait appris, des années auparavant. Mais son épée n'était pas une lame énergétique, et il parvint à peine à érafler le cuir épais du peau-verte.
Celui-ci se releva, l'air furieux.
"Toa mal fé a moa ! Toa sal po blan ! Moa tué toa ! WAAAGGGGHHHHHHH !!!!!!! "
Il empoigna l'exodite de ses énormes bras. Celui-ci eut beau se débattre, il ne put lui faire lâcher prise.
"Mint'nan, moa mangé toa ! Croké la tét eud'po blan ! "
Mais avant qu'il n'ait pu mettre à son exécution son plan - pour le moins primitif - l'Eldar avait enfoncé sa lame au plus profond de sa gorge. L'Ork cracha une giclée de sang qui tacha la cape de l'Eldar et le lâcha, tentant vainement de retirer l'épingle plantée au travers de sa trachée. Tandis qu'il poussait des éructations pour se débarrasser de l'épée, Nael'Mion avait retiré la cape, désormais en lambeaux et qui entravait ses mouvements, et avait détalé vers la communauté.


* * * * *



"- Hé vou boyz ! Maté sa !"
Dans la clairière marécageuse et insalubre, les quelques peaux-vertes qui n'étaient pas partis à la chasse - ou en étaient revenus - virent avec une certaine appréhension leur chef revenir les mains vides. Et tout le monde savait que "kan boss pa chopé viand, boss pa kontent, é kan boss pa kontent, boss i kogn". Cependant, un grot particulièrement curieux - et passablement stupide - osa élever la voix quand il vit l'étrange objet que l'Ork colossal tenait à la main :
" - Kesksé, boss ?
- Sé eud'la kultur ! répondit-il fièrement en exhibant l'épée pliée en deux, qu'il avait réussi à déloger de son gosier après de longs efforts.
- E kesksé "kultur", boss ?
- Té toa, nabo ! Smoa ki parl !"
Le boss assomma l'insolent d'un coup de poing magistral, qui le projeta jusqu'à un étang grouillant de créatures vertes. En quelques minutes, le corps de malchanceux fut dévoré, sa carcasse vidée, et ses os blanchis par un amas frétillant d'Orks en formation.
"Unp eud'viand sé bon pour p'ti boyz ! "
L’énorme créature ricana. Aussi étrange que cela puisse paraître, une idée venait de germer dans son crâne atrophié. Il avait enfin trouvé le moyen de se débarasser de la corvée de chasse.
" 'Kouté moa bien ! Mint'nan, zallé var sksé kun boss ! Si chassé pa pour moa, moa zvou étrip à kou eud'kultur ! Pad'rézon keuj fass tou !"
Et pour illustrer ses paroles, il ficha la lame dans la jambe de l'Ork le plus proche qui poussa un cri de douleur.
" Aïe ! Fé mal, boss ! Kultur arm'téribl ! Nou chassé pour toa, é tué po blan ossi ! "
Le boyz retira l'épée de sa jambe et la brandit en l'air.
"WAAAAGGHHH !!! Mor o po blan !"
Le cri de guerre fut aussitôt repris par tous.
"WAAAAAGGGGGGHHHH !!!!!! "


* * * * *


Dernière édition par Ithemalion le Mer 25 Fév - 1:24, édité 1 fois
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Message  Ithemalion Lun 23 Fév - 22:52

La suite va bientôt venir.
Alors ? Qu'en dites-vous ?
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Message  YunYun Lun 23 Fév - 22:56

Moi j'aime bien. A priori, rien à dire sur le texte en lui même.

juste au niveau fluffique. Un ork se "forme", né sous terre. A sa naissance, il est déjà adulte, a déjà sa musculature sur-developpée, a déjà toutes ses aptitudes au combat et au maniement des armes, et a déjà des armes. Du moins, les kikoup'.

Et j'suis pas sur que les spores voyagent par l'espace. J'pense plus qu'il faut qu'un ork mette un pied sur la planète, pour que des spores commencent à se disséminer. Mais là, pas de source sur.
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Message  Ithemalion Mar 24 Fév - 1:07

Je me suis basé sur le fluff des Orks sauvaj'.
Je n'ai rien trouvé pour l'endroit précis où ils se formaient (apparemment, il faut que ça soit humide).
Je n'ai rien trouvé non plus pour la dissémination des spores.

Et pour les kikoup', je ne suis pas sûr qu'ils en aient.
je sais que les Orks sauvaj' deviennent dangereux quand ils édcouvrent les armes abandonnées par ceux qui les ont précédés, ce qu'ils appellent la "kulture".
"A sa naissance, il est déjà adulte, a déjà sa musculature sur-developpée, a déjà toutes ses aptitudes au combat et au maniement des armes, et a déjà des armes."
A part les armes, je n'ai pas dit le contraire. L'ork est seulement un peu "simplet" dans ma description lorsqu'il sort de l'eau.


Mais en fait, les Orks ne représentent pas la vraie menace d'Haran... comme le savent ceux qui ont le codex Eldars.
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Message  Ithemalion Mer 25 Fév - 2:09

"Je... Toi, mon frère... ici..."
Nael'Mion, essoufflé par sa longue course à travers la jungle, venait de tomber sur Kil'Aethos, Ranger arrivé sur Haran depuis une trentaine d'années et plus ou moins intégré dans la société exodite. Accroupi et aux aguets, l'Eldar était parfaitement silencieux, tous ses sens en alerte.
"Silence, je traque l'haraïa.", lui répondit-il en un murmure. Il observa enocre un instant l'arbre sur lequel son regard était fixé, et où passa un imperceptible éclat vert.
"…Il est parti, maintenant, dit-il en soupirant. Tu l'as effrayé. Que veux-tu ?
- Je... je suis désolé... pour l'haraïa... Mais un danger nous guette...
- Tu auras croisé un animal sauvage, rien de plus. La jungle est pleine de dangers, mais pourquoi veux-tu qu'aujourd'hui plus qu'hier elle nous menace ? Et à cause de ton raffut, j'ai raté l'haraïa", répondit Kil'Aethos visiblement contrit.
L'haraïa était un reptile particulièrement rare et furtif, toujours aux aguets, et parfaitement dissimulé par ses écailles d'un vert sombre. Ramener vivant un haraïa était l'acte le plus émérite que pouvait accomplir un chasseur, symbole de sa patience, de sa ruse et de ses facultés d'observation. Kil'Aethos savait pertinemment que s'il n'avait jamais été complètement accepté par les exodites, c'est parce qu'il n'avait encore jamais réussi à venir à bout de cette épreuve.
"- Je suis vraiment désolé, Kil'Aethos, mais une créature a essayé de me dévorer. Une créature douée de parole, du moins capable de s'exprimer de façon plus ou moins rudimentaire. Sans doute est-ce la chose qui rôde la nuit à la recherche de proies, et qui a causé tant de troubles ces derniers temps.
- Quoi ? Que dis-tu là ? Es-tu sûr de tes affirmations ? Tu sais pourtant que tous les Kroots de cette planète ont été éradiqués depuis cinquante ans ! Il est impossible que …
- Je le sais bien, les anciens l'ont assez raconté. Mais cette chose ne ressemblait pas aux descriptions qu'on nous a données de ces créatures. Elle était colossale, sa peau était vert clair et je crois qu'il se dénommait lui-même "ork", du moins l'ai-je compris. Kil'Aethos, que t'arrive-t'il ? Pourquoi me regardes-u ainsi ?
- Je... Non, c'est impossible... Peux-tu le confirmer ? Le... le Conseil ne te croira jamais si tu n'as pas de preuves... Dieux, des Orks, ici...
- Je ne saurais le prouver, mais c'est bien ce que j'ai vu et ce que j'ai entendu, et je suis prêt à l'affirmer devant tous.
- Ne perdons pas de temps en palabres, il faut immédiatement avertir la communauté ! L'invasion a commencé..."


* * * * *



"- Tien boss, v'la skeuh moa chassé pour toa."
Un Ork, l'échine courbée, et portant sur son dos la carcasse d'un animal proche du sanglier, s'agenouilla humblement devant le boss en déposant son offrande.
"- Sé tou ? Plus eud'viand ! T'enten, fégnas ? M'fo plus eud'viand ! Epi on di pa "skeuh moa chassé" mé "skjé chassé". Kisé ki ta apri à kosé com sa ?"
Il flanqua une baffe magistrale à l'autre Ork. Faire des remarques de grammaire était certes peu commun chez un Ork, mais apparemment, un certain changement commençait à affecter son intellect.
" Tiro flan ! Kisé l'plu for ? Sé moa alor m'fo plus eud'viand ! Sé l'plu for ki fé la loa ! Gar à la kultur !"
Il brandit l'épée en signe de menace.
"Hé vou zot ! "
Le boss se tut un instant pour réfléchir avant de se lancer dans son discours. Réfléchir. Voilà qui n’était bien peu commode pour un Ork, plus habitué à foncer dans le tas en hurlant qu'à gagner les faveurs d'une foule par l'art alambiqué de la rhétorique. Pourtant, depuis sa rencontre avec le "po blan " et la "kultur", certaines fonctions de son cerveau s’étaient activées. La communication avec un être supérieur s’était révélée le meilleur stimulant pour ses neurones engourdis, et le boss commençait à se sentir plus fort, car plus intelligent. Le pouvoir que lui avait conféré l’épée sur les boyz avait aussi beaucoup fait pour lui. L’autorité, donc les responsabilités, avaient dégagé un potentiel difficilement imaginable chez un Ork sauvaj’. Son langage s’améliorait, et lui-même se rendait compte de l’emprise qu’il pouvait avoir sur ses congénères par sa simple parole, et sans même avoir à se servir de sa force. Ce qu’il lui fallait, désormais, c’était un nom, un nom capable de faire trembler de peur ses ennemis.
"- Keskia, boss ?
Les Orks, occupés pour la plupart à arracher des lambeaux de chair à la carcasse pourissante d'un reptile - tout juste extirpé des marais où il se décomposait sans embêter qui que ce soit - se réunirent autour du "trône" du boss, composé d'objets hétéroclites difficilement maintenus en place par un assemblage de lianes.
- Zvou kose o non eud’la kultur, ka tou chamboulé !
L’Ork était très fier de sa phrase. Elle lui semblait constituer une excellente entrée en la matière.
- Zvou kose o non eud’la kultur, ka fé ksé moa l’plu for eud’vouzot ! Sé moa l’boss eud’la kultur, é mint’nan v’zalé m’apelé...
Une idée. Il lui fallait une idée.
... Khurtz le Gran ! Oué, sé sa, Khurtz le Gran !
- E pourkoi ktu ve kon t’appel com sa, boss ?
Pas facile de trouver une explication pour ses congénères sous-évolués. La raison du plus fort lui sembla la meilleure.
- Pask’sé moa l’boss, é k’vou dvé fer tou eu’ske zvou kose ! Chui le boss Khurtz le Gran, é zvé pa me léssé fer par dé sal nabo !!! Lé po blan i von voar kiksé Khurtz le Gran, le boss eud’la kultur ! WAAAAGGGHH !!!! Préparé plus eud’spore, sa va fer mal !!! "
Son ordre fut aussitôt exécuté par la centaine de boyz.
" Pour sur, i von r’grété d’mavoar filé la kultur, sé po blan… "


* * * * *



" - Que se passe-t’il ? Pourquoi courrez-vous ainsi ? "
Jaïlen, l’Eldar chargé de veiller à la garde des portes de l’enceinte de la communauté, s’apprêtait à être relevé quand il vit foncer vers lui deux de ses frères. Voilà qui était inhabituel. On ne pouvait même plus somnoler tranquillement... Les temps étaient durs, ça oui. Jaïlen n'était pas le meilleur élément de la garde de Khal'Anar : fainéant, fourbe, avec un certain penchant pour la mythomanie, il n'avait jamais réussi à dépasser le grade de gardien des portes, ce qui n'avait jamais été un poste à rsponsabilités, toute la communauté étant surélevée et donc hors de tout danger venu du sol.
" Mais… C’est bien toi, Kil’Aethos, qui chassais l’haraïa… Tu as abandonné ? Qu’arrive-t’il ? Et c’est le jeune Nael’Mion qui revient de son séjour initiatique ! Ca alors ? Si je m'y attendais !
- Dépêche-toi de nous ouvrir, Jaïlen, nous avons des informations urgentes à communiquer au seigneur de la communauté, lui répondit précipitamment le Ranger.
- Et c’est cet étranger qui se permet de me donner des ordres ? répondit-il avec mépris.
Il n’avait jamais apprécié cet incapable venu d’on ne sait où.
- Nous n’avons pas de temps à perdre, laisse-nous entrer ! Une invasion est en marche ! "
Intimidé, Jaïlen ouvrit les portes de moelle spectrale. Nael’Mion et Kil’Aethos les franchirent en trombe.
" Je me demande ce qui peut bien arriver. L’heure doit être grave… Heureusement que la relève arrive. "
- Linthon, mon ami, je n’aimerais pas être à ta place. Tu devras redoubler de vigilance.
- Pourquoi ?, lui demanda le garde qui venait d’arriver.
- Tu ignores donc qu’une invasion est en marche ? Tu en es encore à tenter de monter le Mégadon quand les chevaliers sont partis !
- Enfin, je ne comprends pas…, fit Linthon, décontenancé.
- Je ne peux pas t’en dire plus, car le seigneur tient à garder ces informations secrètes, lui murmura-'il à l'oreille, comme s'il s'agissait d'un mystère hautement confidentiel.
- Tu te moques de moi, Jaïlen. Depuis quand le seigneur t’informe-t’il personnellement des secrets de la communauté ? Laisse-moi rire, le railla l’Eldar ayant percé la supercherie. Tu t’es trahi en allant trop loin dans tes mensonges, comme à chaque fois. Je te préviens, la prochaine fois, cela fera l'objet d'un rapport auprès du maître de la garde en pesonne.
- Tu peux te moquer, Linthon, mais tu riras moins quand il sera trop tard", répondit Jaïlen d’un ton boudeur.


L’initié et le Ranger parcoururent en quelques minutes les allées bordées de hautes structures de moelle spectrale au sommet desquelles étaient perchées les habitations des exodites. Conçues sur le modèle des nids de certains oiseaux, elles offraient le double avantage de protéger de l’humidité ambiante qui régnait au sol et d’empêcher presque toute attaque de prédateurs de la jungle. Le palais du seigneur, lui, était composé d’un double bâtiment : une section administrative, construite peu en hauteur, et la résidence privée, une haute tour ornée de pinacles, bâtie sur le toit du bâtiment inférieur.
Les deux Eldars gravirent quatre à quatre les marches de l’escalier en colimaçon qui menait aux portes du palais. Après avoir franchi les hautes portes ornées de gemmes, ils pénétrèrent dans un vaste hall. Des colonnes fines et élancées portaient la voûte surchargée des bannières des régiments de Khal'Anar, et qui masquaient les ouvertures situées en hauteur, bien qu'une faible lumière perçât à travers l'enchevêtrement des tissus plusieurs fois millénaires et tâchés du sang des ennemis des Eldars. Les hauts murs étaient décorés de fresques, souvenirs de la mythologie eldar et de la Chute, et qui retraçaient le périple des ancêtres des exodites vers l’Est galactique, ainsi que la longue guerre qui les avait opposés aux Kroots. Nael'Mion demeura l'espace d'un instant en hébétude devant l'art de son peuple : si les temps n'avaient pas été aussi graves, il aurait pu rester des journées à contempler ces oeuvres, brûlant rappel de l'histoire douloureuse des siens. Chaque panneau du mur représentait un évènement majeur du passé des exodites, et seul l'un d'entre eux était entièrement noir : symbole du jour où, à l'autre extrémité de la galaxie, l'Empire Eldar s'effondrait sur lui-même, tandis que résonnait le cri de Slaanesh qui avait fait frémire les coeurs des habitants d'Haran, à plusieurs milliers d'années lumière de distance de l'épicentre de la Chute.
Mais l'heure n'était plus aux considérations artistiques ou aux souvenirs lointains, et Nael'Mion se recentra sur son objectif. Le palais était occupé par une foule nombreuse et agitée ; en temps de paix, le palais faisait plus office de place publique que de siège du conseil de guerre. Au bout du hall, siégeant magistralement sur un trône finement ciselé, le seigneur de la communauté rendait la justice. Sous un long manteau brodé d'argent et largement ouvert, Haelor Meïan portait avec fierté l'imposante cuirasse des Seigneurs Dragons, entièrement faite de moelle spectrale et gravée de mille entrelacs, enchassée de centaines de gemmes bleues, qui luisaient faiblement sous la pâle lueur de la salle.
" Nous demandons audience, seigneur ; nous sommes porteurs de graves nouvelles, qui ne sauraient attendre, et dont vous devez avoir connaissance au plus vite. "
Un instant, tous cessèrent de porter attention à leurs propres affaires pour découvrir qui avait ainsi osé interpeller le seigneur de Khal'Anar, et tous les visages se tournèrent vers le Ranger.
" Que se passe-t’il ? Qu’est-ce qui lui prend ? Il se croit tout permis, cet étranger ", furent les phrases qui revinrent le plus grand nombre de fois, déclinées sous différentes vraiantes, dans le brouhaha général qui s’ensuivit.
" - Silence. "
Le seigneur de la communauté avait parlé, d’une voix grave et qui ne souffrait pas le moindre écart aux ordres qu’elle énonçait.
" Parle, Kil’Aethos.
- Seigneur, ce n’est pas moi qui doit prendre la parole, mais le jeune Nael’Mion, qui revient tout juste de sa retraite initiatique dans la jungle et qui a vu venir un grand danger pour nous tous, répondit-il en tendant la main vers l'adolescent qui se tenait derrière lui.
- Je… "
Nael’Mion était particulièrement intimidé par les regards braqués sur lui, et plus spécialement par celui du seigneur exodite. Il n’était même pas encore chevalier, et on lui demandait déjà de prendre la parole devant tous. Mais l’écouteraient-ils seulement ?
" - Seigneur Meïan.. Je… euh… alors que je revenais de ma préparation dans la jungle, j’ai été attaqué par… une… créature agressive et, semblait-il, douée du don de la parole. "
Nael’Mion se tut, attendant la réaction de l’assemblée. Pas un bruit ne se fit entendre.
" – Continue, ordonna Haelor.
- Cette créature avait la peau verte, et je crains qu’il ne s’agisse d’un Ork, seigneur.
- Es-tu sûr de ce que tu avances ?
- Certain, seigneur. Le colosse mesurait près de deux mètres quarante de haut, sa peau était d’un vert vif, et son langage était pour le moins primitif. Il parla d’"Ork", de "po blan", et manifesta, euh… le désir de me dévorer. Je ne m’échappai qu’après avoir coincé mon épée au travers de sa gorge.
Son interlocuteur prit le temps d'un instant de réflexion, puis répondit enfin.
- Je crois à ton récit, jeune initié. Mais avant qu'une guerre ne se déclare, nous devons à tout prix préparer nos défenses et former nos soldats à la menace qui se présente. Qui sait depuis combien de temps les Orks sauvaj’ sont arrivés sur cette planète ? Ils peuvent être cent comme cent mille, et ils ne sont pas comme les Kroots. La guerre, oui, la guerre et la destruction sont leurs seules raisons d’existence. Kil’Aethos, nous aurons besoin de renforts si la situation dégénère. Retourne sur ton vaisseau-monde, et reviens avec des troupes si tu le peux.
- Si telle est votre volonté, Seigneur. "
Kil’Aethos s’inclina respectueusement et sortit du hall sous les regards intrigués de la foule.
" - Seigneur, qu’en est-il du rituel de sang que je dois passer ?, osa enfin dire Nael'Mion.
- Tu le passeras aujourd’hui, et si tu sors victorieux de ton affrontement avec le dragon, alors tu rejoindras les forces de défense de Khal'Anar. "


Dernière édition par Ithemalion le Jeu 26 Fév - 9:43, édité 1 fois
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[Fic] Nael'Mion d'Haran Empty Re: [Fic] Nael'Mion d'Haran

Message  Shas'la Vash Mer 25 Fév - 7:00

J'aime beaucoup ta Fic. Smile

Une suite?? Very Happy

P.S: Je suis en train d'écrire le Chapitre 5 de la mienne, je vais essayer de vous le poster ce soir! Razz

BONNE CONTINUATION!! What a Face
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[Fic] Nael'Mion d'Haran Empty Re: [Fic] Nael'Mion d'Haran

Message  Ithemalion Mer 25 Fév - 8:24

" Rentrer… chez moi ? Retourner en arrière ? Oublier le passé ? "
Banni, oui, il avait été banni. Pour avoir rêvé d'échapper aux contraintes de la Voie et de ses rigueurs. Pour avoir embrassé la fille d'un seigneur. Et il avait erré, des années durant, pillant, tuant, amassant des richesses. Il s'était associé aux pires forbans de la galaxie, jusqu'à ce qu'il ressente l'emprise que Slaanesh gagnait sur son âme. Il avait alors tout abandonné, et rejoignit la première planète exodite qu'il recontra. Ce fut Haran. Kil’Aethos jeta un regard vers les deux soleils côte à côte dans le ciel. Il les avait souvent contemplés, lorqu'il avait été contraint de s'adapter à la rigueur de la vie des exodites, pour échapper à la damnation.
" Sur un mot, renoncer à ma liberté ? Pour ceux qui n’ont jamais voulu de moi ? "
Il cueillit machinalement un brin d’herbe qu’il écrasa dans sa main. Malgré ses efforts, ceux d'Haran n'avaient jamais voulu de lui. On le tenait pour maudit, souillé de trop de sang, trop avili par sa condition de pirate pour mener une vie décente.
" Kil’Aethos, mon garçon, je crois qu’il est temps de reprendre ta vie de vagabond des étoiles et de trouver une planète plus accueillante. "
Il jeta les débris du brin et se leva.
Plus personne n’entendit parler du Ranger Kil’Aethos sur Haran et bien peu se soucièrent de sa disparition.










Merci pour tout. Very Happy

Je trouve encore que tout va trop vite dans ce chapitre, malgré les modifications que j'ai apportées.
Peut-être un jour réécrirai-je tout pour en faire deux chapitres distincts...

J'ai une suite, mais elle n'est pas prête.
C'est à dire que c'est la première version et que je n'ai pas encore amélioré certains points...
Mais si ça peut te faire plaisir :


Chapitre 2 : Chevalier Dragon




Le Rituel de Sang était une des pratiques les plus ancestrales des exodites, et avait été adopté par les sauvages Eldars de Saim-Hann. Il marquait la fin de l’initiation, et préparait à la dernière épreuve de l’apprenti Chevalier : la confrontation avec un Mégadon sauvage.
Nael’Mion frissonnait tandis que l’on dessinait sur son corps les runes de sang. Il savait qu’il n’avait plus le choix, et qu’il était trop tard pour revenir en arrière : c’était la réussite ou la mort. Il enfila pour la première fois l’armure rituelle de l’initié. Il s’agissait d’une cuirasse proche de celle que portaient les gardiens des vaisseaux-mondes, entièrement souple, mais capable de se durcir sous l’impact d’une balle – ou d’une canine de Dragon. Cependant, Nael’Mion savait bien qu’elle ne le sauverait pas si l’animal tentait de le dévorer. Il n’avait pas le droit à l’erreur, ou finirait déchiqueté impitoyablement.

L’arène. Érigée au cœur de la jungle des siècles plus tôt, c’était là que se décidait le destin des aspirants Chevaliers. La nature avait tôt fait de reprendre ses droits sur le bâtiment, et en son centre poussait une végétation luxuriante, reproduction miniature du milieu de vie des Mégadons.
La porte s’ouvrit. Nael’Mion pénétra au cœur de l’arène, ébloui par l’éclat des deux soleils, sous les acclamations de la foule rassemblée pour assister au spectacle. Devant lui, la canopée. Et en provenant, des grognements sourds. L’Eldar prit son courage à deux mains et s’avança vers sa destinée, en essayant de ne pas prêter attention aux traînées de sang qui indiquaient le funeste échec de son prédécesseur.
C’est alors qu’il le vit. Le Dragon. Il attendait ce moment depuis des années. La confrontation avec l’animal sauvage. Ses écailles luisaient sous les tâches de lumière que filtrait le feuillage. Ses griffes étaient encore noires de sang séché, et la formidable mâchoire achevait d’engloutir un morceau de viande sur lequel on pouvait encore voir un signe rouge – une rune de sang.
Il avait senti sa présence. Il tourna sa tête vers lui, le fixant de son oeil vif.
"Tout va bien se passer, tout va bien se passer…"
La bête ne semblait pas décidée à attaquer. Nael’Mion voulut tenter sa chance et s’approcha.
" Tout doux… Là, voilà… "
Un mètre après l’autre, il s’approchait de l’imposante créature. Celle-ci ne bougea pas d’un millimètre. Il tendit son bras. Pas de réaction. Il ouvrit sa main. Le Mégadon ne s’écarta pas. Il voulut poser sa main sur la tête de l’animal, pour lui imposer psychiquement sa volonté. Au moment où ses doigts allaient enfin atteindre son museau, le reptile se dressa et hurla vers le ciel. La chasse avait commencé.

Nael’Mion bondit avec agilité vers l’arbre le plus proche. Il ne s’y était pas attendu. Pourtant, il aurait dû savoir que ce ne serait pas simple. Pas aussi simple, en tout cas. L’Eldar n’eut pas le temps de se perdre dans ses pensées. Les mâchoires puissantes du Dragon avaient réduit en éclats le tronc sur lequel il avait pris appui. L’initié avait aussitôt sauté vers un nouveau refuge, mais le reptile grimpa vers lui avant même qu’il n’ait le temps de réagir. Au dernier instant, il s’en écarta, et les griffes longues de plus de dix centimètres le manquèrent de peu.
"Il faut que je me ressaisisse… et gagne du temps…"
Une course poursuite mortelle s’était engagée. Plus de dix fois, Nael’Mion sut esquiver les attaques de l’animal. Plus de dix fois, les crocs claquèrent dans le vide. Mais l’Eldar ne pouvait toujours fuir. Il ne fut pas assez rapide. La onzième fois, la patte droite du Mégadon déchira la fragile armure de psychoplastique et entailla profondément le bras gauche de l’exodite alors qu’il s’apprêtait à rejoindre la cime d’un palmier. Celui-ci hurla de douleur et rata son but. Il tomba avec maladresse sur le sol feuillu de l’arène et sentit sa jambe céder sous son poids avec un craquement sonore, ce qui lui arracha un nouveau cri. Il était condamné, et le Dragon le savait.
La créature se laissa glisser le long du tronc et alla renifler le corps gisant de l’initié. Il poussa un long hurlement. Le cri du vainqueur. Sa langue rouge lécha ses crocs étincelants. L’heure du repas avait sonné. La mise à mort, d’abord.
Le reptile fit plusieurs tours autour de sa proie agonisante qui respirait avec difficulté. La douleur, insupportable, remontait insidieusement de la jambe brisée vers tout son être. Nael’Mion attendait la mort comme une délivrance. Que cesse la douleur, que disparaisse la souffrance : il attendait la gueule béante de la bête comme son seul salut, pourvu qu’elle le libère.
Le Mégadon semblait hésiter à achever une carcasse mourante. Il approcha sa tête de celle de l’Eldar qui grimaçait. L’exodite put sentir son haleine chaude sur son visage.
Était-ce sa chance ? Réussirait-il là où il avait échoué ? Dans une ultime tentative pour se sauver malgré l’insurmontable élancement qui tançait sa jambe, il leva la main vers le Dragon. Ses doigts, engourdis par la douleur qui parcourait tout on corps, se posèrent sur les écailles larges qui protégeaient le crâne du reptile.
Aussitôt, il sut qu’il avait remporté la partie. L’Eldar put rapidement imposer sa volonté à l’animal qui se débattit psychiquement, mais sans résultat. Très vite, ses défenses tombèrent, tandis que Nael’Mion pénétrait son esprit.
Tout était joué. La féroce créature devint docile et obéissante à celui qui avait su la vaincre. Nael’Mion s’évanouit sous le coup de la douleur, un mince sourire aux lèvres.


* * * * *



Haelor Meïan observait sans ciller le combat sanglant qui se déroulait sous ses yeux. Sous la toile qui abritait des deux soleils la loge du seigneur de la communauté, il jugeait si les initiés étaient dignes ou non de rejoindre les rangs glorieux des Chevaliers Dragons. Il n’avait pas émis le moindre signe de pitié ou de commisération quand l’équipe de nettoyage était allé chercher les restes du repas du Mégadon, après que l’animal ait été endormi par une seringue hypodermique.
La loi de la jungle était implacable, et il en était de même pour la loi des Chevaliers Dragons.

Le seigneur avait vu Nael’Mion pénétrer sous la canopée à la recherche du Mégadon. Il l’avait entendu crier. La foule avait frémi, mais il n’avait pas bougé.
Un mouvement parvint à la cime des arbres. La curée avait eu lieu.

Mais l’impensable se produisit. Une silhouette massive surgit de sous la cime des arbres tropicaux. Le Mégadon. Les spectateurs poussèrent des exclamations ébahies. Aussi invraisemblable que cela puisse paraître…
L’animal portait le corps inanimé de l’initié entre ses crocs comme une mère porterait son petit, avec une infinie douceur. Il déposa le corps à terre avec délicatesse et poussa un hurlement plaintif(si le cri d’un reptile peut être plaintif).
Les spectateurs se lancèrent des regards intrigués. Voilà qui était inattendu. A l’ordinaire, les initiés qui passaient l’épreuve avec succès ne le faisaient qu’au prix d’une lutte acharnée contre le reptile, et n’en venaient au bout qu’après avoir terrassé le terrible reptile. Mais ce n’était pas ce qui s’était passé cette fois-ci. Étrangement, le prédateur n’avait pas choisi de dévorer la proie inconsciente, mais de la protéger.
Haelor Meïan lui-même se leva pour applaudir. Sous les acclamations de la foule, l’équipe de nettoyage vint chercher le corps du nouveau héros – du nouveau Chevalier.
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